2° Dimanche de l'Avent (A) Mt 3, 1-12
De quoi chacun, chacune de nous ici a t-il le plus besoin, de quoi l'humanité d'aujourd'hui a-t-elle le plus besoin ? N'est ce pas de l'espérance ? Eh bien c'est elle qui nous est annoncée en ce dimanche. Écoutez saint Paul dans la 2ème lecture : « Tout ce qui a été écrit à l'avance dans les livres saints l'a été… afin que grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, nous ayons l'espérance. »
Cette espérance nous est montrée du doigt en ce dimanche. Quand nous montrons du doigt quelque chose à quelqu'un, ce n'est pas le doigt qu'il faut regarder, mais ce qu'il montre. Aujourd'hui, Jean le Baptiste est ce doigt tendu. Comme dans le retable d'Issenheim au musée d'Unterlinden, où il nous montre, le doigt levé, Jésus en croix ; ici Jean Baptiste nous désigne Jésus et le baptême de Jésus. Quelle différence entre ces deux baptêmes, la différence entre l'eau et le feu… Plus que cela : un abîme entre les deux : « Je vous baptise dans l'eau … Lui, Jésus, vous baptisera, vous plongera, dans l'Esprit Saint et le feu de l'amour. »
Le baptême nous a plongés dans l'Esprit d'amour, mais en puissance, comme la graine contient la plante et le fruit… Il nous faut dans le concret et la vérité de notre vie, risquer le plongeon, pour qu'advienne la réalité. Comment ?
Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous a dit ce qu'est l'Esprit saint « sagesse, discernement, conseil, force, connaissance de Dieu » et ce qu'Il fait et que nous espérons, que l'humanité espère : « la justice pour les petits de ce monde, la fidélité… », un monde où les êtres humains aussi opposés que l'agneau et le léopard, peuvent s'entendre et vivre ensemble, une humanité où les personnes entre elles, où nous-mêmes, n'avons plus peur les uns des autres mais, libérés de la peur, nous sommes comme « le nourrisson qui peut s'amuser sur le nid du cobra, comme le petit enfant qui peut étendre la main sur le trou de la vipère… »
Jésus ressuscité, vivant, voilà notre espérance. Il est et vit éternellement en Dieu son Père et notre Père, pour nous envoyer, comme il le dit dans l'évangile, cet Esprit qui peut tout transformer. Si nous recommençons chaque année à nous préparer à Noël, pendant plusieurs semaines avec le temps de l'Avent, c'est que nous croyons cela mais que nous ne le vivons pas assez.
Alors Paul, dans la 2ème lecture, précise ce que nous pouvons faire pour vivre tout ça davantage : la prière d'abord : « Dans la prière rendez gloire à Dieu, le Père du Seigneur Jésus Christ » et en même temps la charité : « Accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu... »
Mais saint Paul – remarquons le - utilise le verbe « donner » et précise : « que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne d'être d'accord les uns avec les autres selon le Christ Jésus… » C'est un don ! Alors, en cette eucharistie, comme des pauvres et des mendiants de cet amour, tendons la main et recevons l'hostie, le pain de la vie, dont l'Esprit Saint fait le corps du Seigneur pour notre salut. Amen !
P. André-Jean