Défunts Jn 6,51-58

La création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d'un enfantement qui dure encore. À sa Passion, Jésus gémit, lui aussi. Il ressent l'angoisse et la tristesse de la mort. Il vit l'agonie, le dernier combat, comme ceux qui se savent proches de leur fin terrestre. Il a chanté le psaume 41 avec nous : Le jour je gémis : grâce, Seigneur ! Et la nuit mon cantique appelle le Dieu qui  fait vivre.

Le passage par la mort est comme un accouchement, un enfantement qui mène à la Vie. Comme le nourrisson qui sort du sein de sa mère, nous ne savons pas ce qui nous attend. Pourtant, nous devinons qu'une plus grande liberté se fait jour. La création a gardé l'espérance d'être, elle aussi, libérée de l'esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu. C'est pour la liberté que nous mourons. Pour échapper à ce monde terrestre qui est soumis à la corruptibilité. La vie éternelle nous est promise, là où il n'y a plus ni mort, ni larmes, ni deuil. Ce don nous est déjà fait sur la terre, dans la personne de l'Esprit Saint qui est l'héritage de la vie nouvelle. Nous avons commencé à le recevoir, dit saint Paul.

Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. Personne ne veut mourir, pas même Jésus. Mais il remet tout au Père, dans l'abandon de sa propre vie pour les siens. Car il sait qu'il n'y pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va se révéler. Ce qui nous permet d'appréhender la mort, c'est l'espérance de la Vie éternelle. Une espérance qui prend la forme d'une impatience, celle de la révélation des fils de Dieu. La mort opère un dévoilement, une apocalypse, c'est-à-dire une « révélation ». Les fins dernières sont les prémices d'une autre création qui est en train de naître. Prenons le temps de la voir autour de nous, dans notre vie et dans le monde. Amen.

fr. Columba