17° Dimanche du TO*A Mt 13, 44-52
« Le Royaume des Cieux est comparable à un trésor…/ à une perle de grande valeur….,/ à un filet qu'on jette dans la mer…. et qui ramène toutes sortes de poissons… » Ce matin, Jésus nous parle du Royaume des Cieux et nous invite à regarder le but de nos vies. C'est pour cela qu'il utilise un mode qui lui est propre, avec des mots tout simples et des images. Il raconte des histoires qui ne font qu'évoquer ce mystère difficile et caché. Le Royaume, c'est comme un « trésor », c'est comme une « perle », ou encore c'est comme un « filet de pécheurs »… Pour Jésus, le Royaume, c'est cela, mais c'est aussi toute autre chose. Voilà pourquoi en ce chapitre 13 de St Matthieu, il utilise 7 paraboles qui toutes veulent dire quelque chose du Royaume.
Les trois images retenues, ce matin, nous invitent à une « course au trésor », une course à la perle fine, avec beaucoup de perspicacité, de discernement, et même de folie.
Nous avons tous connu et vécu des « courses au trésor », quand nous étions jeunes ! De fait, Jésus nous invite aussi, si je puis dire, à une « course au trésor », qui nous fera découvrir notre cœur et y rencontrer Dieu présent. Trop souvent, nous cherchons ailleurs, nous nous fourvoyons sur de fausses pistes. St Augustin exprime cela très justement, lorsqu'il dit : « Tard, Seigneur, je t'ai trouvé. Longtemps, je t'ai cherché au dehors et tu étais au plus profond de mon cœur… »
Plus que jamais, aujourd'hui, des invitations alléchantes nous sont faites pour chercher dehors des soi-disant « perles fines » qui n'ont, en fait, rien à voir avec « LA perle fine » ou « LE trésor » dont nous parle Jésus. Cela nous semble tellement plus attirant. Tout nous pousse à faire confiance à la « pub » et aux « médias » qui garantissent plaisir, confort, bonheur, à bon compte. L'expérience est là pourtant qui nous redit souvent que rien de tout cela ne peut nous combler, malgré les promesses et les garanties données.
Jésus, Lui, nous promet autre chose, mais il nous faut partir à l'aventure, à sa suite, sans garantie tangible, et, avouons-le, nous avons tellement peur du risque, et nous n'acceptons pas de ne pas savoir où nous allons. Le chemin que nous propose Jésus est celui du cœur. Et cela nous demande souvent de passer par des chemins difficiles avec des obstacles sans nombre : l'avenir nous semble bouché, sans issue. C'est alors qu'il nous faut nous abandonner au Seigneur Jésus, lui laisser les rennes, nous laisser faire par Lui, dans une grande confiance et un abandon toujours plus fort : Il est là, au cœur de notre cœur et cela suffit ! Pas d'autre méthode si nous voulons suivre Jésus et Lui Seul. Dès le départ, il nous donne les conditions indispensables pour Le suivre en vérité : tout lâcher, tout vendre, partir sans rien pour trouver et recevoir le trésor escompté. Le Jésus qui nous pousse vers ce « rien », vers ce « nada », est celui de Gethsémani, celui du renoncement à tout, et d'abord à soi-même.
Folie aux yeux du monde, folie aussi, bien souvent, à nos yeux. En tout cas, rien à voir avec la sagesse des hommes. La première lecture de ce matin, dans le livre des Rois, nous invitait, elle aussi, à opter pour la vraie sagesse celle qui vient de Dieu. Souvenez-vous : Salomon est grand aux yeux de Dieu, parce qu'il demande le « discernement », un « cœur intelligent et sage », un cœur qui sache reconnaître le trésor caché au plus profond de lui-même et qui puisse chanter avec le psalmiste :
Mon partage… c'est ta Parole
J'aime tes volontés plus que l'or le plus précieux.
Je me règle sur chacun de tes préceptes.
Je hais tout chemin de mensonge…
Quelle merveille, tes exigences. »
De plus, pas de doute, cette promesse de Jésus n'est pas réservée à quelques uns seulement. Nous sommes tous appelés à découvrir notre cœur, lieu de Dieu, lieu de son Amour. Là, Dieu nous attend pour nous combler.
Il est bon, en définitive, de nous demander quel est le trésor que nous cherchons ? Sommes-nous bien sûrs d'avoir misé sur le bon trésor ? « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ». Si notre cœur est dur, ce peut être un reflet du métal qui l'emplit. S'il est vide, c'est sans doute que nous détenons un faux trésor. Notre cœur est vide et triste quand il est plein de nous-mêmes et de nos avoirs, mais il chante d'allégresse quand le Seigneur et les autres, nos frères, nos sœurs, l'habitent. Le cœur heureux est multitude. La « perle fine » et le « trésor » de Jésus n'ont pas de prix. A tous, à chacun, bonne course au trésor, à l'unique trésor qu'est Jésus, dans nos cœurs !
P. Jean-Marie