Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur (A) Mt 26, 14 – 27, 66

Frères et sœurs, le dimanche que nous célébrons aujourd'hui est vraisemblablement le plus populaire de toute l'année. Chacun de vous a amené une ou plusieurs branches de saule, d'olivier, de laurier ou de palmier. Cela dépend des régions et des pays. Ces rameaux ont été bénis, et vous les fixerez tout à l'heure sur la petite croix qui est au-dessus de la porte d'entrée de votre maison, protégeant ainsi toutes les personnes qui viendront chez vous. Tout cela n'est pas sans signification.

En effet, nous entrons dans la semaine sainte comme par une porte ; la porte d'une ville – Jérusalem – qui est comme une maison où tous se rassemblent, et nous formons la foule qui acclame Jésus et qui jette les rameaux devant lui. Mais vous voyez bien que les choses se gâtent ensuite. Si nous sommes cette foule qui acclame, nous sommes aussi celle qui l'a crucifié et mis à mort. Les branchages de bois utilisés pour mettre aux pieds de Jésus qui passe avec le petit âne, ces bouts de bois ont été comme assemblés pour former une croix bien réelle, sur laquelle nous l'avons cloué. Cette croix est la porte par laquelle nous passons, pour aller de la mort à la vie.

Hoshi-'ah-nna (« hosanna ») : c'est ainsi que s'exclamaient (et que font encore aujourd'hui) les Juifs pendant la fête de Souccot, la « fête des Tentes », en entrant en procession à Jérusalem. Durant cette fête, les fils d'Israël construisent des cabanes en bois pour se rappeler qu'il ont vécu comme des pèlerins, des nomades dans le désert. On chante alors le psaume 117 : Anna, Adonaï, hoshi-'ah-nna, qui veut dire : « Donne, Seigneur, donne le salut ! ». Dans notre évangile, le peuple voit en Jésus, dont le nom signifie justement « Le Seigneur sauve », celui qui apporte le salut. On met des branches à ses pieds comme pour former une soucca unique, une tente, une demeure où se réfugier. Cette cabane est une préfiguration de la croix sur laquelle Jésus sera fixé. Oui, la croix est notre demeure, le lieu de notre salut. Comme la soucca, elle est un lieu de résidence temporaire, une porte qui ouvre la voie à la résurrection.

Frères et sœurs, mettons-nous en route vers Jérusalem. Nous savons que ce pèlerinage nous mène avec Jésus vers le Golgotha, le lieu du Crâne où il a été exalté, élevé au-dessus de tout nom, afin qu'en son nom tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père. Amen.

F. Columba