L’espérance ne déçoit pas (Rm 5,5)

L'Année de l'Espérance, proclamée par le pape François, a débuté le 24 décembre 2024 et se poursuivra jusqu'au 6 janvier 2026. Dans notre diocèse d'Albi, plusieurs églises sont désignées comme églises jubilaires pour cette occasion, dont notre église abbatiale. À l'intérieur, un parcours spirituel pour les pèlerins est proposé.
Être une église jubilaire, c'est devenir, pour un temps, un signe particulier de l'espérance chrétienne. Dans une époque souvent marquée par l'incertitude, la peur de l'avenir ou la tentation du repli sur soi, l'espérance ne consiste pas à fuir le réel, mais à croire que Dieu continue d'agir au cœur de l'histoire, même dans ses obscurités.
Dans la Bible, l'espérance est toujours liée à une promesse : « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21,5). Elle ne se réduit pas à l'optimisme, mais s'enracine dans la fidélité de Dieu. Abraham quitte tout sur une promesse ; Marie dit "oui" sans tout comprendre ; les disciples courent au tombeau du Christ le premier jour de la semaine, alors qu'il fait encore nuit. L'espérance, c'est avancer sans tout voir, mais avec confiance. Les psaumes donnent souvent cette prière simple : « En toi, Seigneur, mon espérance. »
Saint Augustin affirme : « L'espérance a deux filles très belles : la colère et le courage. La colère pour que les choses ne restent pas comme elles sont, le courage pour qu'elles deviennent comme elles n'ont jamais été. » L'espérance n'est pas une attente passive. Elle est une force humble mais tenace, qui nous pousse à bâtir la paix, à croire au changement, à nous engager malgré tout.
En cette Année de l'Espérance nous prions pour et avec ceux qui viennent dans notre église. Comme écrivait Gabriel Marcel : « Aimer, c'est espérer pour l'autre. » Nous espérons pour vous. Nous espérons aussi que vous espérez pour nous. Et ensemble, nous espérons en Dieu.