Le prix d'une vie
Des vies semblent avoir plus de prix que d'autres. Par exemple, celle de Santiago, nourrisson prématuré, que ses parents avaient enlevé dans la maternité de la région parisienne et qui était recherché par la police pendant plusieurs jours. Un avis de recherche en France et en Belgique a été lancé, et il a heureusement été retrouvé à Amsterdam, en bonne santé. À plusieurs milliers de kilomètres de là, les enfants de Gaza et du Liban, qui tombent les uns après les autres sous les bombes, avec leurs familles. Tout le monde s'en émeut, de la même façon ; chaque pays y allant de son petit refrain, toujours le même : « Je condamne ces actions ». Mais finalement, personne ne bouge. Même l'ONU semble impuissante à agir. Aucune sanction à l'horizon pour M. Netanyahou, qui se croit dans un jeu vidéo, à faire exploser ses adversaires. Sourd aux appels des familles d'otages de son pays, il pense éliminer les terroristes d'aujourd'hui, mais il crée aussi ceux de demain, en renforçant la résistance du Hamas et du Hezbollah. Une bonne occasion pour lui de rejouer au même jeu, une fois la partie finie.
À Noël, la vie d'un autre enfant est recherchée. Celle de Jésus, obligé de fuir en Égypte avec ses parents, car le Roi Hérode est sur le point de le tuer. D'autres, des mages, veulent le voir pour l'adorer, et lui offrir leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. L'enfant, depuis toujours, est celui qui concentre tous les soins et toutes les attentions, mais qui se révèle finalement dangereux pour les puissants, car il porte en lui tous les espoirs et le futur d'un peuple. L'Enfant-Dieu, lui, est plus qu'un espoir. Il est une espérance pour ceux qui ploient sous le joug de la souffrance. Il vient libérer les opprimés et les pauvres de notre terre, tous les réfugiés des guerres. Par sa fragilité, il donne la force d'avancer et de continuer la quête, comme celle des policiers qui recherchent un prématuré pour le mettre à l'abri. « Santiago » : un prénom qui en dit long. Le pèlerinage, l'exil d'un enfant vers sa vraie patrie. Si certains vont à Santiago de Compostella (Campo de Stella), et d'autres à Jérusalem, nous sommes tous à la recherche d'une étoile (Stella) qui brille au-dessus de l'Enfant, au-dessus de la crèche où il dort. Pour Dieu, toute vie a un prix, car il sait qu'elle est – comme la Paix – le fruit d'un long voyage.