Le parfum du Père Abbé Emmanuel

Le parfum du Père Abbé Emmanuel, « N°9 » (cf. éditorial de septembre), a livré son agréable odeur. Il a été répandu par amour pour ses frères, en pure perte, comme le flacon que Marie de Béthanie a versé sur les pieds du Seigneur (Jn 12,3). Ce parfum, nous aurions voulu le garder plus longtemps, et ne pas le gâcher. Nous aurions préféré qu'il ne soit pas aussi vite dépensé, dispensé… Le parfum, symbole de la vie donnée et livrée, nous dit à la fois l'amour et la mort, tout ce qu'il y a de plus fort.

Quand le Christ donne sa vie pour ceux qu'il aime, il remet son Souffle, son Parfum, son Haleine vivante. Présence dans l'absence, brise légère dans le silence, Jésus nous laisse un « Baume consolateur ». Notre frère Emmanuel, dont le nom signifie « Dieu-avec-nous » est toujours présent, au cœur de l'absence. Son parfum, comme son esprit, est toujours là. Il nous a livré la douce senteur de sa fraternité, de sa joie.

Comme un sacrifice de louange, nous faisons monter vers Dieu cet « holocauste » de la vie de notre frère. Oui, nous rendons grâce pour cette présence qu'il nous laisse, pour ces arômes de myrrhe qui demeurent dans la maison de notre cœur. Comme Marie à Béthanie, frère Emmanuel ne s'est pas contenté de verser de l'eau pour essuyer les pieds de Jésus et de ses frères, mais il a versé un nard de grand prix. Fortifiés par cet onguent, puissions-nous repartir d'un bon pas dans cette vie, pleins d'élan pour annoncer l'évangile de la paix (Ep 6,15). Merci à toi, frère Emmanuel, pour avoir été parmi nous la « bonne odeur du Christ » !