Foires aux questions

Combien êtes vous ?

La communauté d'En Calcat compte aujourd'hui une quarantaine de frères.

De quoi vivez-vous ?

Notre communauté vit du travail des frères et des retraites des frères âgés. Actuellement, tous les dons qui nous sont faits sont redistribués. Notre style de vie est simple, comparable à celui de bien de nos contemporains. Nos charges sociales (assurance maladie et vieillesse au régime obligatoire des Cultes de la sécurité Sociale) représentent environ un tiers de nos dépenses. 

Priez-vous toute la journée ?

Saint Benoît invite le moine à garder sans cesse le souvenir de Dieu et à ne jamais l'oublier. Pour cela, notre journée est rythmée par six temps de rassemblement communautaire à l'église pour prier.

Êtes-vous informés ? Avez-vous la télévision ? Recevez-vous des journaux ?

Les frères ont la possibilité d'être bien informés du fait que notre communauté reçoit plusieurs quotidiens et diverses revues et a la télévision. Mais le moine est un homme d'écoute qui préfère la lente rumination de la Parole de Dieu, la Bonne Nouvelle, plutôt que l'impression des images et l'accumulation des informations. Nous accueillons des personnes très diverses, et la communauté peut bénéficier de leur témoignage ou du partage de leur expérience et connaissances tout à fait uniques.

Pouvez-vous sortir ?

Le premier vœu demandé par Saint Benoît à ses moines est le vœu de stabilité. C'est ici-même, dans le monastère où il s'est engagé, que le moine doit chercher Dieu, non pas en rêvant d'un ailleurs où la vie serait plus facile. Nous sortons donc peu : lorsque c'est nécessaire pour des raisons de santé ou de travail, pour des sessions de formation ou pour la détente. Les visites en famille sont possibles mais ne constituent pas un droit.

Qui dirige la communauté?

La communauté est dirigée par le Père Abbé. La Règle de Saint Benoît lui donne un rôle très important. Il est le père spirituel de la communauté et de chaque frère. Il est élu par toute la communauté à bulletin secret. Il est aidé dans son gouvernement par le Prieur (qui le remplace en cas d'absence), un économe (appelé cellérier), un maître des novices, et un conseil de frères qu'il réunit très fréquemment. Les décisions importantes sont prises par toute la communauté réunie en chapitre. Tous les trois ans, un Père Abbé extérieur vient faire une visite régulière. Il rencontre tous les frères individuellement, écoute leurs dépositions, fait un rapport sur la marche de la communauté. Il a tout pouvoir durant sa visite, et pourrait même déposer l'abbé en charge si cela était nécessaire.

A quoi sert la vie d'un moine ?

Nous croyons que la vie monastique est un don de Dieu fait aux hommes. Le moine a conscience de répondre à un appel qui ne vient pas de lui, mais d'un Autre, de Quelqu'un d'autre... Cet appel rejoint ses forces vives les plus intimes et sa capacité d'aimer. Et parce qu'il est de l'ordre de l'amour, le choix monastique - comme la prière - ne se mesure pas en termes d'utilité ou d'efficacité.

D'où vient la vie monastique ?

La vie monastique existe dans bien des religions. Dans le christianisme, elle a commencé dès les premiers siècles, surtout dans les déserts d'Égypte. Saint Benoît, au VIe siècle, en Italie, écrit une règle très humaine et équilibrée. Elle connaît un grand succès partout en Europe, surtout par grâce au rayonnement de l'Abbaye de Cluny au Xe siècle. Souvent victimes de leur succès, les moines ont eu besoin de revenir à une vie plus austère et plus pauvre. C'est ainsi que l'on a au XIIe siècle, autour de Saint Bernard, la réforme de l'Abbaye de Cîteaux - d'où l'adjectif cistercien - Puis au XVIIe siècle, celle de l'Abbaye de la Grande Trappe, dans l'Orne, qui donnera les Trappistes. Tous vivent de la Règle de Saint Benoît. Il existe d'autres règles, comme celle de saint Bruno (XIe siècle) fondateur de la Grande Chartreuse (Isère), les Chartreux vivant en communautés d'ermites.

Comment devient-on moine ?

On devient moine en menant la vie monastique dans une communauté et en recevant sa tradition. Il faut plusieurs années de probation pour éprouver un appel et voir s'il vient bien de Dieu. Le minimum requis avant la profession solennelle (définitive) est :
6 mois de postulat
18 mois de noviciat
3 ans de vœux temporaires

Pourquoi êtes-vous engagés par des vœux ?

Nous croyons que c'est Dieu qui nous a appelés à être moines et à lui consacrer notre vie dans le célibat. Dieu ne change pas d'avis. Nous engager par des vœux est, pour nous, une façon de dire publiquement que nous croyons que Dieu est fidèle à son appel et à son amour, même si nous, nous ne le sommes pas.

Pourquoi l'obéissance ?

L'être humain obéit à bien des choses : ses besoins, ses passions, son intelligence, sa conscience, ses caprices, etc... Les fruits n'en sont pas les mêmes. Il peut aussi désirer obéir à Dieu, parce qu'il croit qu'il en sortira des fruits de vie. Tout baptisé sait que l'obéissance a conduit Jésus à la mort sur la Croix et à la résurrection. Désirer entrer dans le mystère de l'obéissance, c'est désirer entrer dans le mystère de la résurrection.

Quelles sont les joies et les difficultés de votre vie ?

Prendre conscience que Dieu pose un regard d'amour sur nous, entendre son appel personnel, sont de grandes joies. Se mettre en chemin pour y répondre est quelque chose de très fort et d'enthousiasmant. Mais bien vite on découvre que ce chemin est exigeant : il révèle à quel point on est préoccupé de soi-même ; une longue purification du désir doit s'accomplir. Cela prend toute une vie. C'est une longue patience, la longue patience de l'amour. On n'avance pas seul sur ce chemin très personnel, mais avec des frères. Or, l'histoire de chacun, les tempéraments, les goûts sont très divers. Aussi, les tensions et les heurts sont inévitables. Mais avec le temps on découvre que la communauté est un symbole de l'humanité entière. On entre peu à peu dans le mystère de la communion, le mystère de l'Église. S'installe alors une joie discrète, mais très profonde : celle de se savoir solidaire de tous les hommes, et de travailler à ce que le Christ nous conduise tous ensemble à la vie éternelle.